Quel pétrin ! - mosquée ennour d'elbeuf

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Quel pétrin !

Apprenons Ensemble > Les histoires incroyables et leurs leçons de morales


Un des pieux prédécesseurs qui s'appelait Thâbit b. An-Nu' mân entra un jour dans un champ. Il avait très faim il était très fatigué.
Il se mit alors à promener son regard sur les arbres qui l'entouraient, puis aperçut une pomme. Il la prit, en mangea la moitié et but de l'eau de la rivière qui bordait le champ.

Soudain, il eut un moment de conscience et se dit : " Malheur à moi ! J'ai mangé des fruits appartenant à quelqu'un d'autre sans sa permission."
Il jura de n'aller nulle part ailleurs avant de se rendre chez le propriétaire du jardin et de s'excuser auprès de lui et de le dédommager s'il le fallait.

Il le chercha et on lui indiqua sa maison. Il frappa à sa porte. Celui-ci sortit et lui demanda ce qu'il voulait.

"Je suis entré dans ton champ qui est bordé d'une rivière, lui dit Thâbit, j'ai pris cette pomme dont j'ai mangé la moitié, puis je me suis rappelé qu'elle ne m'appartient pas. Je suis venu m'en excuser et te demander pardon.
- Non, répliqua le propriétaire du champ, je ne te pardonnerai pas et jamais je ne le ferai, sauf à une seule condition.
- Laquelle ?
- Que tu te maries avec ma fille.
- J'accepte.
- Mais je t'avertis d'abord : ma fille est aveugle, sourde et muette" .

Thâbit se mit alors à réfléchir comment se tirer de ce pétrin. Après réflexion, il comprit qu'il s'agissait d'une épreuve divine et qu'il valait mieux qu'il veille sur cette femme et qu'il la serve que de manger le pus des damnés dans la Géhenne pour avoir mangé une pomme à laquelle il n'avait pas le droit, et de toute façon ce ne sont que quelques années d'épreuves qui ne sont rien devant l'éternité de l'Autre monde.
Il finit par accepter avec réticence la proposition en comptant sur Allah:rwj: seul pour le récompenser pour cette épreuve.

Quand arriva le jour du mariage, une grande tristesse envahit Thâbit et il se mit à se demander comment il aborderait une femme qui ne parle pas, ne voit pas et n'entend pas. Il aurait espéré être englouti par la terre avant cet évènement.
La nuit des noces, il se ressaisit, s'en remit à Allah:rwj:, prononça la formule : "Nul mouvement et nulle force que par Allah:rwj: . Nous appartenons à Allah:rwj:et, en fait, c'est à Lui:rwj: que nous retournerons., puis s'avança vers la chambre dans laquelle la mariée se trouvait.
Quand il ouvrit la porte, elle se leva, se dirigea vers lui et lui dit :
"Salut sur toi, ainsi que la miséricorde d'Allah:rwj: et Ses bénédictions".

Elle était si tellement belle qu'on aurait dit une des houris du Paradis. Il n'en crut pas ses yeux puisqu'elle voyait, parlait et entendait.

Après s'être remis de sa stupeur, il lui parla de ce que son père avait dit à son sujet. Elle lui dit :

"Mon père a raison et il ne t'a pas menti.
- Explique-toi, demanda-t-il.
- Mon père a dit que je suis muette parce que je n'ai jamais prononcé une parole qui déplaît à Allah:rwj: et je n'ai jamais parlé à un étranger.
Je suis sourde parce que je n'ai jamais assisté à une assemblée où on se livre à la médisance, la calomnie et au verbiage.
Et je suis aveugle parce que je n'ai jamais regardé un homme qui ne fait pas partie de mes proches parents."


Histoires Merveilleuses et Inédites - Récits des Contemporains et des Pieux Prédécesseurs", de Shaykh Mahmûd Al-Misrî.






 
 
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